La complainte du téléphone
Au fond de sa poche
Il me délaisse
savez vous que cela me blesse
je suis coincé avec une broche.
Moi, son portable flambant neuf
Faut dire qu’il travaille
Mais il me mélange à la racaille
Il y a même une photo de son ex meuf.
Il y a une odeur de tabac froid
Et c’est tout noir
Il y a même un mouchoir
C’est un passe-droit.
Je me blottis tout contre lui
Il sent la menthe poivrée
Vous m’en voyez navré
Voyez à quoi je suis réduit.
Une cigarette à moitié fumée
Contente d’être sauvée
Se dandine pour me braver
Je la pousse à s’assumer.
Quant au vieux briquet
A la couleur passée
Il est comprimé, j’en suis agacé
Je vais lui rabattre son caquet.
C’est la faute au trousseau de clefs
Je sens leurs caresses
Mais je ne peux donner de la tendresse
Allez donc vous recyclez.
Elles vont savoir qui je suis
Moi qui suis tactile
Je prends un air subtil
Et m’éloigne de ce tas qui bruit.
Je joue une belle mélodie
Une main impatiente m’attrape
Je remonte c’est pire que la varappe
Il éteint ma belle rhapsodie.
J’entends les mots d’amours
Que sa chérie lui susurre
Il n’y a pas de censure
Je suis devenu son Mamour.
Laisser un commentaire