La patineuse
Tel un feu-follet elle glisse sur la glace
Portée par la foule, elle est acclamée
Hier encore une inconnue ignorée de tous
Elle est adulée et en haut de l’affiche
Elle virevolte et enchaîne les compétitions
Elle n’a pas le temps pour la moindre pause
Il faut apprendre la danse et patiner
Ce sont des heures d’entraînement
Pour aller jusqu’à la perfection
Des médailles, des coupes et beaucoup de larmes
C’est son lot quotidien pour avoir la meilleure place.
Un sourire sur ses lèvres carmin comme figé
Elle fait la une des magazines et préfère l’ombre
Dans sa vie désormais tout est sombre
Alors qu’elle brille dans son costume de paillettes
Portée par la foule elle est seule quand vient la nuit.
Loin de sa famille elle s’étiole comme une fleur sans eau.
Sur la plus haute marche reçoit les honneurs
L’or elle a décroché sous les vivats de son pays
Comme une déesse elle a patiné porté par l’oiseau de feu.
Mais l’oisillon en ce jour est tombé et tout a basculé.
Adieu la gloire, médailles trophées et paillettes
La voici aveugle après une chute sur la tête.
Plongée dans la nuit des temps elle se laisse aller
Pense être abandonnée de tous et ne réagit plus
Pourtant son amour va l’aider à surgir du néant
Celui qu’elle avait délaissé car abruti par le travail
Il est là tous les jours et ne la laisse pas tomber
De saut en saut elle retrouve ses sensations.
Sur un lac gelé elle patine avec comme musique
Le murmure du vent dans les arbres et la cascade
Elle tombe une fois et recommence encore et encore
Puis son patinage redevient pur et elle est feuille sur glace
Tourbillonnant comme possédée par un feu intérieur
Glisse, patine sous les applaudissements d’une foule en liesse.
D’après une histoire vraie
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